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19/01/2014

Whisky, cigarettes et p'tites pépées...

Faire du feu dans sa cheminée ? Ce sera bientôt interdit !

 

Dans le seul département des Yvelines, 50 municipalités ont devancé l’appel.

 

Un whisky pur malt. Un cigare. Le chat qui ronronne. Un bon livre. Un disque de jazz aux cuivres bien moelleux. Un vieux fauteuil, fatigué juste ce qu’il faut. Et le feu qui crépite dans la cheminée. Une certaine idée du bonheur, non ? Et encore, on vous passe la peau de bête, le seau à champagne et la sublime créature dont le seul costume se résume à une vertu promise à chanceler ; autant dire que la réchauffer participe de la plus élémentaires des charités chrétiennes.

Bon, c’est le moment d’y penser bien fort : au moins, ça vous fera des souvenirs pour plus tard. Car tout ça est désormais bien fini. Déjà, whisky, cigarettes et petites pépées, c’était bon du temps d’Eddie Constantine. Aujourd’hui, l’État a pris en charge foie et poumons ; et même le reste, lutte antisexiste oblige. La brigade du calbut ne connaît pas le repos ; fût-il celui du guerrier. Le feu de cheminée, on ne nous l’avait pas encore retiré. Rassurez-vous, ce sera chose faite d’ici 2015.

Pour Paris, c’est plié. Au nom de la lutte contre la pollution et ces particules fines dont on nous rebat les oreilles depuis maintenant des mois. Dans le seul département des Yvelines, cinquante municipalités ont devancé l’appel. Ce qui signifie que dans la vallée de Chevreuse ou aux proches abords de la forêt de Rambouillet, là où se chauffer au bois évite au moins aux pauvres d’avoir trop froid, les seules bûches autorisées seront celles de Noël.

La loi, pourquoi pas, mais la faire appliquer, c’est une autre paire de manches. On imagine le tableau. Nos pauvres gendarmes, déjà bien débordés par l’exubérance culturelle des gens du voyage, vont devoir se coltiner la tournée des popotes. « Bonjour monsieur, c’est bien chez vous ? » « Jusqu’à preuve du contraire, oui. Mais par les temps qui courent, on ne sait plus trop… » « Elle est à vous, cette cheminée ? » « Ben oui, elle était là quand j’ai acheté la maison… » « Et ce bois qui brûle dans votre cheminée, il est à vous aussi ? » « Plus pour longtemps, vu la flambée. Mais du bois qui brûle dans une cheminée, vous m’accorderez, cher ami de la maréchaussée, que le concept n’a rien de révolutionnaire et que même les plus lointains de nos ancêtres le maîtrisaient déjà… » Après, on vous passe le coup de la commission rogatoire signée par un juge et permettant aux argousins de pénétrer indûment chez le clampin ; bref, les magistrats ne vont pas chômer.

Dans ce même registre d’acharnement bestial, consistant à pourrir la vie du citoyen, on notera encore que brûler les restes d’une haie après taille de printemps est déjà prohibé depuis belle lurette. Il semblerait que le rite barbare du barbecue dominical soit prochainement dans la ligne de mire. On tient déjà la teneur du slogan gouvernemental à venir : faire rôtir une merguez ne serait-il pas un acte raciste métaphorique ? Eh oui, c’est la bataille d’Alger qui recommence et Jamel Debbouze qu’on assassine.

Après, il est toujours licite de fuir. Mais pas trop vite et surtout pas en direction de Paris. Là où, sur le périphérique, la vitesse devrait bientôt être limitée à 70. Pour le coup, c’est mesquin. 15 kilomètres à l’heure sur le périph’ et 30 sur autoroute, là, au moins, les statistiques de la mortalité routière baisseraient pour de bon.

Tout cela étant écrit de la campagne, là où, ces temps derniers, on se les pèle velu, je m’en vais allumer le feu, comme dirait Jean-Philippe Smet, notre poète national, dont le nom rime avec allumette, ce qui tombe bien. Et tout en m’acquittant de ces tâches ancillaires qui ne sont pas sans noblesse, j’aurai encore le temps de méditer sur le monde de demain, pas vraiment parti pour nous forger une nation de samouraïs.

 

Un texte signé Nicolas Gauthier, pour Boulevard Voltaire

http://www.bvoltaire.fr/

 

monde en perdition

Willy Ronis, Nu devant la cheminée, 1946.

 

06/01/2014

C'est bien, on est contents !

1067 voitures brûlées. C'est bien, on est contents !

 

Manuel Valls s’est félicité mercredi soir de la baisse « significative » de 10,6 % du nombre de véhicules brûlés la nuit de la Saint-Sylvestre. Non, c’est bien, on est contents. Comme les 1067 propriétaires malheureux qui, en même temps, n’avaient qu’à louer un garage pour leur chignole et qui se réjouissent sûrement, dans leur grandeur d’âme, pour la centaine de compatriotes épargnés grâce aux 53.000 policiers et gendarmes déployés avec leurs impôts.

Bien sûr, quelques pisse-froid sarcastiques, n’aimant rien tant que gâcher la joie des autres, vont se demander si le comptage a été fait façon Manif pour Tous. Ou bien encore façon journal Ouest-France, dont le numéro de mercredi titre « Saint-Sylvestre à Cholet. Une voiture brûlée », mais, par un scrupule qui honore le journal, précise en fin d’article que la « propagation du feu a par ailleurs endommagé trois autres véhicules stationnées à proximité ». Comme si, pour un feu de forêt, on ne comptait que le premier pin sous lequel le pyromane a fait craquer l’allumette. Sûr qu’avec un tel niveau d’alerte, le Canadair n’est pas près de mettre les gaz.

Mais non, c’est bien, on est contents. Comme le sont sûrement aussi les familles des poignardés de Dannemarie, de Grenoble et de Paris. N’ont plus de père, fils, frère, neveu mais, grâce à Valls, il leur reste leur bagnole. Pour suivre le corbillard, c’est appréciable. Doivent aussi trouver, comme on le lit ici et là dans la presse, que la nuit de la Saint-Sylvestre a été « plutôt calme ». C’est beau, la langue française. Tout ce que l’on peut arriver à fourrer en tassant bien et en tirant fort sur la fermeture Éclair dans un mot comme « plutôt ». Les voitures brûlées sont devenues le mètre étalon, l’échelle de Richter de la violence urbaine, mais un homme poignardé, cela vaut combien de bagnoles brûlées, au change de la délinquance ?

De l’homicide de Grenoble, on sait peu de choses. De celui de Paris, au Trocadéro, on sait que la victime est un jeune homme de 21 ans qui a voulu récupérer le sac volé à sa compagne. Poignardé en plein cœur et mort sur le coup. À Dannemarie, en Alsace, la victime est un père de famille qui, lui aussi, lit-on, a voulu défendre une jeune fille qu’un groupe de jeunes importunait. Le maire de Dannemarie, qui doit trouver que cela tombe sacrément mal à quelques semaines des municipales, parle d’une « bête discussion qui a mal tourné », ah oui, c’est bête, d’une « friction entre jeunes » qui a dégénéré, ça, quand on se frictionne trop fort, c’est dangereux. Pendant quatre heures, les secours ont tenté de ranimer le quadragénaire. Ils ont voulu l’héliporter jusqu’à l’hôpital de Mulhouse mais l’homme est décédé pendant le transfert. Sa femme et sa fille de 12 ans, profondément choquées, ont été transportées à l’hôpital. Le SAMU alsacien a sûrement trouvé lui aussi que cette nuit de réveillon était « plutôt » calme. Et preuve est désormais faite que, pour qui tient à arriver jusqu’en 2015, il reste quand même 364 jours à tenir ; mieux vaut laisser les jeunes filles dans la mouise se démerder toutes seules.

Non, on est bien contents. Mais un peu inquiets quand même. Car cela ne nous dit rien du plus grave. De ces délits impossibles à compter, dans le huis-clos du salon familial, entre chapeaux pointus et langues de belle-mère. Oui, tout cela ne nous dit rien du nombre de quenelles. Commises comme ça, pour faire ricaner le beau-frère, comme l’on montre ses fesses après plusieurs bouteilles dans le pif. Et là, pour une baisse « significative » en 2015, pas sûr que Valls ait pris la bonne méthode.

 

Un texte signé Gabrielle Cluzel, pour Boulevard Voltaire

 

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Il s’appelait Antoine

 

« Nous sommes la génération de ceux qui meurent pour un regard de travers, une cigarette refusée ou un style qui dérange. » 

Dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier, Antoine, 20 ans, a été tué d’un coup de couteau. Courageux, il s’était opposé à un groupe venant de voler le sac d’une de ses amies.

Lors du réveillon, deux autres hommes sont morts, tués d’un ou plusieurs coups de couteau. Plusieurs ont aussi été blessés dans les mêmes circonstances. Malgré ces morts, ces agressions (sans parler des voitures incendiées et des policiers attaqués) Manuel Valls a évoqué des « résultats positifs » en matière de sécurité pour cette soirée. Pauvre type.

La mort d’Antoine illustre dramatiquement cette tension permanente dans laquelle vit notre génération, évoluant en permanence avec l’idée que chaque sortie, chaque événement peut mal se terminer. Aujourd’hui c’est la jeunesse française toute entière qui pleure l’un des siens. A nos yeux, Antoine n’est pas qu’une victime mais c’est aussi un héros et c’est ainsi que nous l’honorerons.

 

Génération Identitaire

Site : generation-identitaire.com 

 

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10/11/2013

Ils osent tout...

Ils osent tout :

Même s’attaquer aux anciens combattants !

 

Le gouvernement aux abois vient de s’en prendre à une population à laquelle personne n’avait jusqu’à ce jour osé s’attaquer : las anciens combattants, victimes de guerre et pupilles de la Nation. Ils ont droit à une pension d’un niveau modeste, 1.739 € par an en 2013 au maximum, pour laquelle l’État contribue à un niveau allant de 12,5 % à 60 %. Le projet de loi de finances pour 2014 ramène à 20 % cette majoration. Il fallait oser…

On en attend 10 millions d’économie en 2014 et 30 millions en 2015.

Parallèlement, on vient d’inventer une nouvelle alloc’ de 434 € par mois au profit des cancres de moins de 25 ans trop illettrés pour pouvoir postuler à un "emploi d’avenir" (emploi aidé par des fonds publics) pour lequel il convient de manier la langue correctement, les chiffres (…) et donc une claire expression orale afin de satisfaire aux demandes, même basiques.

On expérimente la chose sur 10.000 jeunes : si je calcule bien, cela fait quand même quelque 52 millions d’euros.

Les anciens combattants et les pupilles de la Nation n’y suffiront pas.

 

( Note de Kurgan : d'autant plus que l'objectif, pour ce qui en est du versement de la "prime à la glandouille" pour "traîne-patins diplômés", est de passer de 10.000 bénéficiaires à 100.000 en moins de 3 ans ; et que là - du coup - c'est 520 millions… qu'ils devront voler dans NOS poches ! ) 

 

François Jourdier

Sur Boulevard Voltaire

 

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03/08/2013

Dernière séance...

assemblée nationale, monde en perdition, j'm'en foutisme, ripoublique3 députés et 1 sous-ministre présents !

 

Paris, Palais Bourbon, 09h30 le jeudi 25 juillet 2013 …

Ouverture de la dernière séance de l'assemblée nationale avant les vacances de nos besogneux députés… 1 présent et 1 représentant du Gouvernement ! Un tantinet esseulés, le président de séance et le ministre délégué au budget réussissent par huissiers interposés à rameuter deux imprudentes élues du peuple qui traînaient dans le coin où se rafraîchissaient à la buvette du bidule en l'attente de faire leur shopping dans les environs.

3 députés présents dont l'obligé (quand même) président de séance et 2 élues quasiment amenées de force et un sous-ministre, juste de quoi faire une partie de belote ! On ne sait pas trop si cet absentéisme record était motivé par le départ anticipé en villégiature pour éviter la promiscuité populaire sur les routes, dans les gares ou les aéroports ou par un ordre du jour jugé sans intérêt : ratifications de quelques conventions internationales, règlement du budget et des comptes pour 2012, problème des soins sans consentement en psychiatrie mais aussi hommage aux victimes du train fou de San Sebastian… une manifestation probablement jugée broutillesque par les politicards qui s'étaient pourtant dans un bel ensemble mis au garde à vous pour une minute, clapet fermé et oeil humide, en hommage appuyé au haineux gringalet gauchiste qui, il est vrai, a permis de justifier la répression contre les contempteurs de la ripoublique en train de crever. 

On mettra ce bel exemple de dévoûment à la chose publique (res publica) en parallèle avec les avantages des susdits qui au fil des ans, n'ont fait que croître et embellir. En 2103, un damné de la Chambre se prend chaque mois dans la poche des citoyens-contribuables une indemnité de 5189 € nets + 6412 € bruts pour frais de mandat + 9138 € bruts pour ses collaborateurs (souvent conjoint(es) ou proches) + pléthore de privilèges qui ne disparaîtront pas durant la nuit du 4 août  (gratuité en 1ère classe sur tout le réseau SNCF, forfaits gratuits pour Internet et 5 lignes téléphoniques, crédit quasiment gratuit…), 6 mois de "chômage" en cas de non-réélection et aide au retour à l'emploi équivalente à leur indemnité… bref une sinécure byzantine qui justifierait au minimum d'assister aux séances quitte chaque après-midi à s'y abandonner à une douce somnolence gastro-hépatique.

Et ces gens là prétendent représenter le Peuple de France et travailler à son bien-être… décidément on marche sur la tête ! Un grand coup de balai, vite !   

 

Yves Darchicourt

 

Via Synthèse Nationale : http://synthesenationale.hautetfort.com/

http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2013/08/0...

15/07/2013

Une Femen symbole de la France !

Tous les soirs, je me dis : « cette fois c’est clair, on ne pourra pas tomber plus bas ! »

Et chaque matin… ils font en sorte de me détromper !

Où s’arrêtera-t-on ?

 

Capture Marianne Femen 02.jpg

http://aliceadsl.glamourparis.com/snacking-du-web/articles/francois-hollande-choisit-une-marianne-inspiree-des-femen-150713/19816

 

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François Hollande révèle le nouveau timbre Marianne, le 14 juillet 2013 à l'Elysée. 

(François Mori / AFP)

 

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« Maintenant, tous les homophobes, extrémistes et fascistes

devront me lécher le cul avant d'envoyer une lettre ! »

 

a déclaré Inna Shevchenko, nouveau symbole de la France.

 

Inna Shevchenko.jpeg

Inna Shevchenko 02.jpg

22/05/2013

Pauvre petite pisseuse inculte…

Notre-Dame de Paris :

Une Femen mime le suicide de Dominique Venner

 

 

Pour dénoncer "le fascisme", une militante féministe des Femen, seins nus, le canon d'une arme factice enfoncée dans la bouche, a mimé un suicide, mercredi 22 mai, dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, précisément là où la veille, Dominique Venner, un intellectuel d'extrême droite s'est donné la mort.

L'opération de communication (Note de Kurgan : opération de communication" !?!?!!???) n'a duré que quelques minutes. Ensuite, la jeune militante a rejoint la sortie avant d'être interceptée par les agents de sécurité de la cathédrale. Ceux-ci ont remis la jeune femme aux policiers restés à l'extérieur du site.

Après cet incident, la cathédrale a fermé quinze minutes.

Déjà en février, des militantes des Femen avaient investi Notre-Dame et s'étaient déjà exhibées pour fêter le renoncement du pape Benoît XVI à sa charge pontificale.

 

http://www.lemonde.fr/societe/video/2013/05/22/notre-dame-de-paris-une-femen-mime-le-suicide-de-dominique-venner_3415577_3224.html 

 

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Vous voulez que je vous dise…

 

Voilà le genre de choses qui me rend, jour après jour, 

de plus en plus FIER d’être de ceux qu'elles appellent fascistes !

 

Voilà le genre de choses qui devrait faire en sorte que chaque femme

et chaque homme qui, en ce monde en perdition, 

a encore quelque chose d'humain en elle/lui

se sente, aujourd'hui, elle/lui aussi un peu "fasciste" !   

 

Kurgan

 

Quand à ce qui en est de "l’enfer", pauvre petite pisseuse inculte…

Il ne hante les pensées que de judéo-chrétiennes arriérées dans ton genre.

Les païens que nous sommes (et dont Dominique Venner était) ne sont pas concernés !

14/05/2013

Chronique d’une fin du monde sans importance

D’ordinaire, François n’aimait pas les vernissages. Il trouvait cela trop dangereux. En effet, presque à chaque fois qu’il se rendait à l’un de ces événements, il se trouvait victime de prurits réactionnaires et de pulsions conservatrices qui le conduisaient à hurler à l’escroquerie et à faire l’éloge écœurante et démentielle de la peinture figurative et de l’art classique. Conscient de cette honteuse faiblesse, totalement inacceptable en 2013, d’autant plus lorsque l’on est employé du ministère de la Culture, abonné à Télérama et à ARTnews, il évitait donc généralement de se rendre à ces pinces fesses artistico-branchouilles qui risquaient de révéler son mal au plus grand nombre.

S’il avait fait une exception ce vendredi soir là, c’était pour éviter un week-end complet de jérémiades et d’enfer conjugal, son épouse ayant lu dans Libé que l’exposition de ce jeune artiste était « historique » et « proprement incontournable », ce qui signifiait qu’elle occuperait les conversations de tous les CSP+ du monde de l’art, des médias et de la communication pendant au moins 48 heures. Comme Anne-So(phie) travaillait en tant que média-planner dans une maison d’édition de la Rive Gauche (en existe-t-il ailleurs ?), il était donc inimaginable que le couple ne se rende pas à cette grande première.

François errait ainsi depuis de longues minutes dans les diverses salles de la galerie excessivement éclairée, tâchant de contempler à peu près tout, du système d’aération aux divers extincteurs en passant par les petites taches d’humidité au plafond, tout sauf les gribouillis désordonnés et hystériques qui souillaient les grandes toiles suspendues aux murs et éveillaient déjà en lui les ignobles métastases de sa nature refoulée de vieux con ringard, amateur de beau et de vrai. Prudemment, il avait abandonné son épouse dans un coin déjà encombré d’autres pouffiasses admiratives et piaillantes afin d’affronter seul ses démons nostalgico-arriérés.

L’artiste trônait au milieu de la salle principale, une coupe de champagne à la main, son corps assez mince et presque athlétique impeccablement moulé dans un sobre costume trois pièces anthracite. Cependant, afin que  nul ne puisse douter que c’était bien lui l’artiste, il déambulait pieds nus et arborait plusieurs magnifiques et étincelantes bagues d’orteils. Il exhibait également une bonne grosse tête de chti mais portait un nom à la sonorité indienne, Abhilash Avkah, qu’il avait adopté lors de sa « deuxième naissance » à savoir un voyage à Kinshasa ayant clôturé la cure de désintoxication qui était parvenue à venir à bout de son addiction aux métamphétamines et à l’héroïne. Son oeuvre était d’ailleurs encore très liée à son passé de toxicomane puisque son art consistait à « retranscrire par le geste pictural l’orgasme morbide procuré par le shoot », ce qui se traduisait par ces entrelacs multicolores composés d’un mélange de peinture et de diverses sécrétions humaines.

Abhilash Avkah était donc quelqu’un doté d’une « très grande force intérieure » malgré une « sensibilité à fleur d’eau » qui le faisait « constamment travailler sur le fil du rasoir ». François trouvait qu’il avait surtout l’air d’un bon et habile commerçant satisfait de son coup commercial et calculant mentalement la recette du jour mais il se mordit les lèvres pour chasser au plus vite ces mauvaises pensées.

Autour de lui, quelques invités compulsaient l’épais dossier de presse sans lequel il n’y aurait pas d’oeuvre, mais la plupart se contentait, comme il se doit dans ce genre de circonstances, de jouer des coudes pour atteindre un buffet assez médiocre déjà aux trois quarts pillé.

François commençait à ressentir des démangeaisons dans les bras et les jambes. C’était la narine de l’artiste surtout qui l’agaçait. Celle-ci en effet tremblotait légèrement d’un contentement si évident que François ne parvenait plus à la quitter des yeux. Après tout, s’il allait gifler ce fat, ne serait-ce pas là aussi, un « geste artistique », une « intervention» qui donnerait à la soirée un surplus de légitimité transgressive?

Il en crevait littéralement d’envie maintenant. Des années de lecture de Technikart, de salons de la Fiac, d’analyses du « surmoi créatif de tel urophile islandais », de réunions de subventions attribuant des centaines de milliers d’euros à des compilateurs d’enjoliveurs et des sculpteurs d’étrons,  remontaient soudainement à la surface et lui donnaient des bouffées de chaleur nourries d’images d’étranglement et d’énucléation oculaire…

A cet instant, la main d’Anne-So(phie) se posa sur son épaule et il entendit une voix maniérée et presque tremblotante s’adresser à lui :

- « C’est tout à fait génial, non? »

La bêtise épanouie de sa femme le sortit de sa transe et le ramena instantanément à la réalité. Il se mit alors à sourire avec tendresse en répondant :

- « Oui, tout à fait extraordinaire ma chérie… »

Sa femme sembla encore davantage ravie et François pensa que, s’il ne picolait pas trop, peut-être pourrait-il la baiser ce soir en rentrant. Cette idée l’aida à rester calme et silencieux le reste de la soirée. Le champagne, d’ailleurs, était déjà épuisé.

 

Xavier Eman, « Chronique d’une fin du monde sans importance ».

Revue Eléments, numéro 147 (en kiosque).

 

xavier eman,revue eléments

13/02/2013

Sociologie du métissage, par André Waroch

 

Que celles et ceux qui, comme nous, aiment la plume d’André Waroch ; et nous ont fait savoir qu’ils avaient apprécié de retrouver (ou de découvrir) son "De l’autre côté du péage" sur Fiertés Européennes… que ceux-là (donc) se réjouissent, puisque voici l’homme "de retour en nos murs" ; et ce via un texte totalement inédit à ce jour… dont il nous a fort gentiment fait l’honneur de la primauté !

 

   

Sociologie du métissage

 

Pour atténuer la catastrophe que représente pour les autochtones l’arrivée sur leur sol de dix millions d’immigrés venus du monde musulman et d’Afrique noire, et dont le mode de vie repose sur l’anarchie et la violence, le pouvoir a trouvé ce slogan, véritable formule magique de prévaricateurs : mélangez-vous ! Dit-on aux Français, comme un joueur de bonneteau fait la claque.

Car il ne s’agit plus seulement, comme il y a soixante ans, de coucher avec l’envahisseur, mais aussi de lui faire des enfants.

           

Pourtant, et contrairement à ce que nos élites, qui ont juré notre perte, veulent nous faire croire, l’avenir n’est écrit nulle part. Ce qui est arrivé depuis la fin des années soixante-dix ne relève pas de la fatalité, mais de décisions politiques. D’autres décisions peuvent être prises. Et d’autres phénomènes que ceux prévus en haut lieu peuvent surgir des sables mouvants de la néo-France.

 

Je me souviens de ma première histoire d’amour, à une époque où je n’étais rien d’autre qu’un adolescent stupide et perturbé, et où je traînais mon incapacité à vivre et à parler dans les couloirs sordides d’un lycée des Yvelines. Alors que ma bizarrerie d’esprit avait déjà signifié la nécessité, pour mes camarades, de l’établissement d’un cordon sanitaire autour de ma personne, il arriva un évènement extraordinaire : Mouni, une métisse qui était, selon moi et tous mes collègues masculins, la plus jolie fille de l’école, jeta son dévolu sur le paria. Personne ne sut jamais ce qui avait bien pu lui passer par la tête. Peut-être m’aimait-elle sincèrement. Je m’aperçus bien vite de son sourire extrêmement appuyé quand elle me voyait arriver le matin. Je lui parlai pour la première fois dans la cour. Je ne savais pas trop quoi dire et me sentais un peu gauche, mais cela ne semblait nullement la déranger. Nous nous embrassâmes, un soir, dans un train de banlieue. Par la suite, nos contacts physiques les plus rapprochés se produisirent chez elle, où elle m’amenait en l’absence de ses parents, et plus précisément sur le canapé du salon. C’était une fille bien, d’une gentillesse extraordinaire, qui cherchait l’amour comme toutes les filles. Ses parents rentraient tard le soir, alors souvent je restais chez elle plusieurs heures après les cours, et nous discutions pendant qu’elle faisait la vaisselle. Elle me parlait de ses parents, de ses copines, de ses études à venir. Elle m’expliqua ses origines, mélange d’Europe, d’Asie et d’Afrique, comme on en trouve à profusion sur ces îles du sud de l’Océan indien. Tout ce que je voyais, c’était sa peau mate recouvrant ses formes sculpturales, et sa poitrine orgueilleuse, quintessence de tout ce que peut désirer un garçon de seize ans, et qui était comme la touche finale à un tableau qui ne pouvait être que l’œuvre de Dieu. J’observais à la dérobée la juvénile magnificence de son cou, ses hanches de vahiné malgache dont le contour était comme dessiné à l’encre de Chine, l’innocente splendeur de ses yeux en amande. Sa beauté était brute, sans mémoire. Je lui faisais l’amour  comme l’on s’immerge, en certaines contrées, dans l’une de ces rivières sacrées et salvatrices. 

 

Si je me laisse aller à ces quelques confidences, témoignage d’un passé révolu, ce n’est pas par gout de l’exhibitionnisme, mais pour illustrer par l’exemple, par le souvenir d’une expérience concrète et charnelle, ce qui est devenu le maître-mot de notre époque puante.

 

Les raisons de l’inclination des Noirs de France à l’union mixte sont très différentes selon que nous parlons des femmes ou des hommes. Les motivations de ces derniers consistent d’abord et avant tout en une attirance physique et esthétique. Les unions qui en résultent sont très éphémères (l’enfant étant, dans les faits, élevé par sa seule mère blanche). L’homme noir est fondamentalement polygame : officiellement dans le cas des Sahéliens musulmans, officieusement dans le cas des Noirs christianisés qui sautent de maîtresse en maîtresse (vagabondage sexuel qui est la véritable raison – cachée bien évidemment par le politiquement correct  des ravages du sida en Afrique).

Les femmes noires recherchent dans l’union avec un Blanc ce qu’elles ne trouvent pas chez les hommes noirs : la fidélité, la vision d’un avenir à deux, l’engagement, la responsabilité, notamment vis-vis des enfants.

Chez les Blancs, les motivations sont elles aussi très différentes selon le sexe. Pour les femmes, il s’agit très souvent du résultat d’une l’influence idéologique à laquelle elles sont particulièrement perméables. On se met avec un Noir « pour faire bien » puisque c’est le schéma par excellence du métissage, tel qu’il est officialisé et promu par les élites.

Pour les hommes, à l’inverse, le but de l’opération  est d’échanger une Blanche hystérique, lesbienne et féministe (pléonasme), contre une Noire venue d’un autre continent, c’est-à-dire non encore transformée par l’idéologie qui s’est imposée en Europe depuis la fin des années soixante.

           

Après trente ans d’immigration massive, les effets secondaires de ce métissage, comme celui de la consommation de haschich, deviennent clairement visibles pour un esprit un peu observateur.

D’abord, faisons le constat du caractère industriel de ce phénomène, c’est-à-dire du nombre extrêmement élevé d’individus nés d’un mariage mixte au cours des trente dernières années. Attention : les couples Français/Arabe, relativement fréquents jusqu’au début des années quatre-vingt-dix, et qui  faisaient dire à Emmanuel Todd véritable escroc intellectuel du Système grimé en « sociologue iconoclaste » que nous nous dirigions vers des lendemains qui chantent, ont pour ainsi dire disparu. Mais si on veut bien considérer la race comme une notion scientifique, ces mariages unissaient en fait des Blancs à des Blancs, et ne relevaient donc en aucune façon du métissage proprement dit.

La communauté musulmane ayant dressé entre elle et le reste du monde, comme elle le fait depuis toujours et sous toutes les latitudes, une muraille de fanatisme, de bêtise volontaire et de haine après cette très courte parenthèse durant laquelle quelques femmes autochtones perdues acceptèrent que leurs enfants prennent le nom de Mouloud ou Mohammed le vrai métissage, c’est-à-dire l’union des Blancs et des Noirs, est apparu comme le seul métissage finalement effectif.

Les métis nés dans les années quatre-vingt correspondent, dans leur immense majorité, au schéma de la propagande d’Etat : leur père est noir et leur mère blanche. L’amour entre deux êtres serait-il soumis, lui aussi, au matraquage idéologique ? La réponse est oui. Notons d’ailleurs que la généralisation médiatique de ce schéma « mâle noir/femelle blanche » représente, dans le pays d’origine de ces populations d’importation (et plus largement dans la conscience archaïque de l’humanité)  l’image même de la soumission d’un peuple à un autre.

Les métis nés de père noir se considèrent, fondamentalement, comme des Noirs. Car le père, tout aussi fondamentalement, même s’il est alcoolique ou dément, même s’il bat sa femme, même s’il abandonne sa famille, reste le référent culturel absolu de l’enfant. La mère représente les souvenirs, l’intime, le plaisir. Le père représente le modèle à suivre : modèle comportemental, identitaire, politique et racial.

 

Il est tout à fait passionnant, à ce titre, de constater que, depuis dix ou quinze ans, le schéma de base du métissage s’inverse. Dans la majorité des couples mixtes durables qui s’imposent depuis cette période, c’est maintenant le père qui est blanc. De métis identitaires noirs, voire anti-blancs, et parfaitement intégrés à la « culture banlieue », nous sommes en train de passer à l’émergence d’une nouvelle jeunesse métisse culturellement et sociologiquement blanche, beaucoup plus intelligente, et dont beaucoup de ses membres, refusant d’exécuter les figures imposées de la propagande d’Etat, sont déjà en train de basculer hors de la bien-pensance.

 

Malgré cette note d’optimisme, faire une analyse globale de la situation ne peut conduire qu’à constater que le ressort profond de ce métissage de masse, c’est que l’Européen porte en lui le rêve de sa propre disparition. Il ne supporte plus l’idée de ce qu’il fut, de ce qu’il pourrait encore être, et de ce qu’il ne veut redevenir à aucun prix. Il ne supporte plus la vision de ces châteaux, de ces vieux grimoires, de ces églises gothiques ou romanes, qui témoignent de sa grandeur passée, terrible, sanglante.

C’est qu’il en a tué, des gens, l’Européen ! Au nom de Dieu, en général. Byzance fut mise à sac, les Noirs emmenés en esclavage, les Indiens d’Amérique exterminés. Et l’étendard cruciforme fut enfoncé dans le cœur de l’infidèle, sans le moindre regret, sans le moindre remords.

L’histoire de l’Afrique, avant l’arrivée des Blancs, pourrait sans doute se résumer, si elle était mieux connue, à une litanie de haines inexpiables, de massacres et de génocides. Mais, faute d’écriture, la mémoire collective n’est qu’un amas confus de mythes, un océan trouble de rumeurs, traversé de part en part par des navires de mort dont le sillage s’efface. S’évanouit le souvenir de l’esclavagisme, des orgies cannibales, des peuples entiers passés au fil de l’épée, comme si rien de tout cela n’avait jamais existé. Alors, innocent de tout, l’Africain peut, jour après jour, tout recommencer.

Mais l’Européen, lui, inscrit, note, enregistre ! Il indique où, comment, et combien. Il construit d’immenses monuments en pierre qui ne veulent pas mourir. Il érige des statues, inaugure de savantes académies et de grandes écoles ou l’on enseigne des siècles passés le feu et le sang. Au bout du compte, après avoir fait de son continent un immense mausolée, il n’en peut plus de traîner derrière tant de cadavériques réminiscences. Il y a de cela deux ou trois siècles, la seule solution lui sembla alors la fuite éperdue, à la recherche d’une terre encore vierge quelque part au-delà de l’horizon, au-delà des murs que la nature avait édifié pour lui barrer la route. Ainsi, après avoir défriché ses forêts, aplani ses montagnes, expulsé de ses temples les dieux de la pluie et de la foudre, après avoir forcé l’hymen de la Terre-mère, s’embarqua-t-il pour l’Ouest, en ligne droite sur la mer sans fin.

           

Après avoir défié et terrassé le colosse Atlantique, le voilà qui foulait le sol d’une terre qui jusque-là n’était parcourue que par une autre race d’hommes, éparse, à demi-nue, dont les membres naissaient et mouraient sans laisser plus de traces que des chiens de prairie. Après y avoir bâti ses villes d’acier, il s’aventura au-delà de la côte Est, puis encore plus loin. Et finalement, après avoir traversé le désert de Mojave, il parvint aux extrêmes de la Californie. A l’ultime finisterre.

Là, écrasé par la majesté du ciel et l’immensité du Pacifique, n’entendant que le souffle du vent et le bruit des vagues qui s’écrasaient en rouleaux sur le sable blanc, ses yeux clairs, délavés par le soleil brûlant, se brouillèrent, noyés dans le bleu océanique.

Ici s’arrêta la marche vers l’Ouest de l’Européen. Ici s’arrêta le Nouveau continent. Ici prit fin la quête de l’homme blanc.

C’est peut-être à cet instant, cet instant où l’Occident s’achève, que l’histoire du monde se termine.

 

L’Europe, la vieille Europe, voyant le combat cesser faute de combattants, ne voyant autour d’elle que des royaumes déjà conquis, ne trouva plus d’autre expédient à sa rage profanatrice que l’affrontement interne, la guerre tribale et fratricide. Ce fut alors l’avènement d’un siècle maudit, ou le Rhin, la Seine et le Danube se remplirent d’un même sang. Les villes les plus antiques furent réduites en cendres, anéanties par des armes d’une puissance jamais vue. Le Russe aviné envahit Berlin, et viola les femmes des Allemands morts au combat, pendant que leurs enfants se cachaient au milieu des ruines.

 

Au bout de tant de désastres, de tant d’espérances anéanties, et alors qu’un nouveau millénaire approchait, l’Européen, tombé tout au fond de l’abîme, se sentit peu à peu envahi d’un désir nouveau, le désir maladif et morbide d’organiser lui-même sa propre extinction. Ne supportant plus de voir dans ses enfants la continuation de sa race, de son histoire, il appela à lui les peuples qu’il avait naguère dominés. Ainsi le métissage devint-il le processus ultime de son autodestruction.

 

C’est dans ce monde que je suis né.          

 

André Waroch.

 

André waroch, Sociologie du métissage, métissage, autodestruction, monde en perdition

 

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Vous pouvez fort régulièrement retrouver André Waroch sur l’excellent site Europe Maxima, dont il est un collaborateur attitré.

>>> http://www.europemaxima.com/

 

Et vous procurer son livre « Les larmes d’Europe » auprès des éditions Le Polémarque, en cliquant sur l’un des liens ci-dessous.

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Editions Le Polémarque : http://www.editions-lepolemarque.com/

24/12/2012

De l’autre côté du péage...

De l’autre côté du péage, par André WAROCH

 

Ce mercredi (19 décembre 2012) sort sur nos écrans De l’autre côté du périph, avec Omar Sy et Laurent Lafitte : l’histoire de deux flics, l’un parisien, l’autre banlieusard, qui vont devoir collaborer sur une enquête policière.

Comme un écho aux Intouchables, l’objet de ce film est bien sûr la mise en scène du choc des cultures entre riches Français de souche de Paris et pauvres enfants d’immigrés de banlieue, ces deux catégories étant devenues, pour les élites médiatiques, définitivement et doublement pléonastiques.

Quelle étrange époque que la nôtre. Combien il est difficile d’en parler à ceux qui la vivent. Combien il paraît impossible de l’expliquer à ceux qui ne la connaîtront jamais. Peut-être est-ce le cas de toutes les époques ? Néanmoins, celle-ci présente certains signes extérieurs d’un caractère inédit, d’une exceptionnalité dans laquelle beaucoup pourraient ne voir que le simple résultat d’une conjonction de facteurs, alors que d’autres auraient tendance à considérer cette conjonction elle-même comme le signe évident d’un plan divin ou diabolique, en tout cas supra-humain.

Remontons le temps, jusqu’au début du septennat de Giscard. Ce n’est pas si vieux, quand même. Michel Drucker était déjà là. Qu’y avait-il alors à Argenteuil, à Trappes, à Noisy-le-Sec ? Des Français de souche. Quarante ans plus tard, on peut faire un film présentant un Paris peuplé de riches « Gaulois » cerné de banlieues abritant de pauvres « immigrés » sans que cela soulève de grandes objections. Alors que s’est-il passé ? Que sont devenus les Français des banlieues ?

Habitué à Paris, voire m’y cramponnant pour de simples raisons de survie économique, je n’en ai jamais été non plus un amoureux transi. Je dirais même que quitter Babylone-sur-Seine m’emplissait, ce matin-là, d’une joie naïve d’enfant partant pour une destination inconnue. Car j’avais décidé, moi aussi, de mener ma propre enquête. C’est ainsi qu’après m’être muni virtuellement de ma pipe et de ma loupe, je pris l’A15 en direction de Rouen, à bord d’une vieille et branlante voiture allemande, à la recherche des Français disparus.

Dans ce sens et à l’heure où j’avais pris la route, la circulation était très clairsemée. Je me rendis compte que j’aimais de moins en moins le jour et la lumière. Bien des civilisations avaient voué un culte au soleil, l’omnipotent, l’omniscient, le tout-puissant. De plus en plus, je me prenais à le haïr, à ne plus voir en lui que le projecteur d’un immense mirador. Je savourais à sa juste valeur ce moment de la journée que je goûte rarement, où la clarté naissante forme comme un voile vaporeux jeté sur les éléments, où le temps semble en suspension, où on pourrait presque croire, peut-être pas à Dieu, rien d’aussi grandiloquent, mais, je ne sais pas, à quelque chose de l’ordre de l’ineffable beauté, quelque chose de plus grand que l’homme, et hors d’atteinte, et l’environnant pourtant, comme une sorte de brume lointaine troublant l’horizon.

Mais l’aube, comme toute chose en ce monde, prit fin, et laissa sa place à la journée, la journée de travail, bruyante, lumineuse, sans mystère. De l’autre côté de l’autoroute, des hordes de voitures sales et cabossées se serraient jusqu’à quasiment s’immobiliser, alors que dans mon sens tout était dégagé. J’étais en train de quitter l’orbite de la capitale. Je me sentais déjà plus léger, comme sous l’effet de l’apesanteur. Après plus d’une heure de route, pourtant, je commençais à me demander si je sortirais un jour de cet étrange pays que je parcourais en ligne droite, essentiellement constitué de magasins de meubles, de Buffalo Grill et de logements sociaux, et dans lequel, depuis Franconville, j’avais l’impression de m’être exilé.

Puis, soudain, à la sortie de Cergy-Pontoise, je vis finir la France officielle. Je vis les dernières connections de la métropole mondialisée se refermer sur le vide. Je vis les dernières tours du pays légal s’écraser sur le rivage d’une mer infinie, faite de champs et de bois clairsemés. Comme ça, d’un coup, comme si je sortais d’une de ces villes du Far West de carton-pâte qu’on bâtissait autrefois en une semaine, le temps d’un tournage, dans le désert californien.

Je m’arrêtais à une station-service. Après quelques minutes d’hésitation, je continuai ma route, m’enfonçant dans ce territoire oublié, dernière frontière avant les espaces périurbains. Les marins croyaient autrefois que s’ils allaient trop loin vers l’Ouest de l’Atlantique, ils tomberaient à pic dans un gouffre sans fond, dévorés par des monstres sortis tout droit de l’enfer. Quant à moi, une demi-heure plus tard, passés les derniers îlots encore amarrés économiquement à la région parisienne, comme Magny-en-Vexin ou Montallet-le-Bois, avec leurs pavillons hors de prix, je tombais à pic au fond de la vallée de l’Epte. Mais je ne mourus pas. Ma voiture se redressa en même temps que la route, et je vis au loin les feux de Saint-Clair, là où, jadis, en présence du roi de France, les Vikings avaient officiellement pris possession de la Normandie, après l’avoir conquis par les armes.

Le soleil, pourtant éclatant, ne m’apparut pas, cette fois-ci, comme le projecteur d’un mirador signalant à la ronde le premier des détenus qui tenteraient de s’évader, mais comme l’astre éternel et un rien suranné de tous les poètes à deux sous.

Je me rendis dans ce village, puis dans quelques hameaux attenants, et enfin à Gisors, la petite capitale locale, où je m’arrêtais dans quelques bars. Les anciens Français des banlieues vaquaient à leurs occupations, sans se soucier de moi une seconde, comme si nous nous étions quitté la veille. Je les avais enfin retrouvés. Chassés de Paris par l’explosion du prix de l’immobilier, puis des banlieues par la racaille, ils s’étaient retrouvés là, parqués dans ces réserves indiennes aux noms étranges, ces zones interstitielles, ni Province ni Île-de-France, hors de la vue des studios de cinéma et des salles de rédaction. Accoudés au comptoir, ou assis sur leur canapé, ils regardaient à la télévision l’image de cette France qu’on continuait à leur tendre, et dans laquelle ils ne se voyaient plus.

Je discutais un peu. Il y avait beaucoup de pudeur, chez ces gens. Beaucoup de honte, aussi. De l’humiliation rentrée. Je crois qu’ils commençaient à comprendre qu’ils avaient été les dindons de la farce. Qu’on les avait expulsés parce qu’on ne leur avait pas trouvé un rôle dans le film de la nouvelle France à venir. Qu’un Blanc, pour ceux qui nous dirigent, c’était un riche Parisien, ou alors un Ch’ti. En tout cas quelque chose de filmable. Et puis, il y avait la raison pour laquelle ils étaient partis des banlieues. Ils se faisaient agresser, ils en avaient assez que leurs filles se fassent insulter, que leurs voitures crament, qu’il n’y ait plus dans les rues que des femmes voilées et des abrutis en djellaba ?

Jamais personne n’aurait pu tourner un film là-dessus.

Alors, puisqu’ils ne pouvaient compter sur personne, ces Français avaient pris la fuite. Une véritable épuration ethnique s’était ainsi déroulée dans le plus grand silence, lors des vingt dernières années, pendant qu’on discutait de la diversité et des discriminations. Il était en passe de n’y avoir autour de Paris, de plus en plus riche, que des villes arabes et africaines. Et ces Français s’étaient retrouvés dans le troisième cercle, s’accrochant encore un peu, désespérément, à l’Île-de-France et au travail qu’ils pouvaient encore y trouver, essayant de grappiller quelques miettes, n’hésitant pas, parfois, à faire chaque jour trois ou quatre heures de route.

À quoi rêvaient-ils, les péri-urbains, sous leur ciel étoilé, se tournant et se retournant dans leur lit, barricadés dans leur petit pavillon individuel ? Quels obscurs sentiments profitaient des ténèbres pour se frayer un chemin parmi les interdits, jusqu’à l’orée de leur conscience ? En fuyant jusqu’ici, en s’enterrant dans ces trous perdus à soixante-dix kilomètres de la métropole, ils avaient anéanti toute perspective d’ascension sociale, pour eux et pour leurs enfants. Mais la simple pensée qu’ils pourraient y vivre en paix, entourés de gens normaux, leur avait paru valoir ce sacrifice. Ils se considéraient comme en sursis, attendant que l’État français réussisse à les rattraper, à étendre jusqu’à eux, comme des tentacules, ses logement sociaux dont ils guettaient l’invasion prochaine, du fond de leur tanière à Étampes ou à Villers-Cotterêts. Dès qu’on les verrait poindre à l’horizon, il serait temps de s’enfuir de nouveau, pour ceux qui le pouvaient.

Je regardai ma montre. Le jour commençait à décroître. Moi aussi, je devais repartir, j’avais des échéances. J’étais un habitant du premier cercle, je venais d’en prendre pleinement conscience, et je ne devais pas l’oublier ; car il n’en aurait pas fallu beaucoup pour que je fusse contraint, moi aussi, à cet exil au Royaume du néant.

 

André Waroch

 

http://www.europemaxima.com/?p=2771

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23/11/2012

Des féministes, des gays et des catholiques...

Bon, vu que tout le monde en parle…

Je vais – pour une fois – suivre le mouvement…

Et me fendre d’une petite note, concernant un fait divers dont je n’ai pourtant rien à foutre !

A savoir la risible intervention des Femen à la manif’ catho contre le mariage gay, etc…

(Ceux qui savent de quoi on parle savent… et les autres s’en contre-fichent !)

 

Un fait divers dont je me tamponne joyeusement le coquillard… donc…

(Puisque mettant aux prises des féministes, des gays et des cathos… bref, des personnes dont je n’arriverai non seulement jamais à comprendre les motivations existentielles… mais qui sont, de surcroît, tout autant étrangères à ma weltanschauung personnelle que peuvent être étrangers les vers de terre à mon assiette !)

 

Mais au sujet duquel j’ai lu tant de conneries (diverses et variées)…

Que j’m’en vais tout de même vous donner mon avis…

Et vous dire que celui-ci ne peut être mieux résumé que par l'excellentissime conclusion de l’extrait d’article reproduit ci-dessous. Signée d’un certain Nicolas Gauthier, et découverte sur le blog Hoplite ( http://hoplite.hautetfort.com/ ).   

 

"(…) Sans tomber dans la connivence journalistique, je rigole encore de l’excellent papier de Denis Cheyrouze, publié sur ce site voltairien, à propos du happening nul des Femen, sortes de Pussy Riot du pauvre, lors de la manifestation anti-mariage gay de dimanche dernier. Du coup, le mouvement catholique Civitas, principal organisateur de ce raout, se voit menacé de dissolution, suite à un courrier signé de six élus socialistes. Marrant ce tropisme qu’ont les gens de gauche de vouloir interdire tout ce qui leur déplait. Moi qui suis de droite par défaut, car n’étant pas de gauche, loin de moi l’idée de vouloir dissoudre ce collectif de jolies nénettes, au demeurant plutôt bien roulées. Tout au mieux, ce petit conseil prodigué : arrêtez la politique, on embauche chez Marc Dorcel !

 

Au fait, ce qui aurait eu de la gueule, cela aurait été que les mêmes pétroleuses se déguisent en égéries SS, façon Charlotte Rampling dans Portier de nuit, et s’en aillent distribuer des tracts révisionnistes, à la sortie de la synagogue. Là, elles se seraient sûrement fait casser la gueule pour de bon. En l’occurrence, de qui aurait-on exigé la dissolution ? Des foufounes en folie ou de la synagogue ?"

 

Nicolas Gauthier, Bd Voltaire, 2012

 

Femen, monde en perdition